Dans les années 80, CAMERA SILENS est le plus explosif des groupes bordelais. Adeptes d'un punk dur et sans fard, le groupe chante la réalité de la rue, celle des squats, de la galère, de la came et de la baston. Il fédère autour de lui un public aussi fidèle qu'anarchique en rupture totale avec l'image bourgeoise de la Belle Endormie dont ils vont, plusieurs années durant, être le pire cauchemar.

En 1988, Gilles Bertin, le chanteur, est l'un des membres du commando de pieds nickelés qui parvient à braquer le dépot de la Brinks de Toulouse pour y dérober un butin d'une douzaine de millions de francs. Sa cavale durera 30 ans et il en sera le seul survivant. Il se rend à la justice française en 2016, miné par le sida et désireux de revoir, entre autre, le fils qu'il n'a jamais vu, avant de mourir en novembre 2019.

CAMERA SILENS était déja un groupe culte dans le milieu punk (et pas qu'en France), mais la réapparition spectaculaire de Gilles et l'emballement médiatique qui s'ensuit, vont pousser le groupe à sortir eux même leur biographie avant que des inconnus au bataillon ne se mettent à raconter n'importe quoi en prenant des libertés avec la réalité.

En 2018, ils chargent donc Patrick Scarzello, musicien et rock critique bordelais qui les suit depuis leur tout début, de recueillir les témoignages des membres du groupes mais aussi de tous les proches qui ont participé à leur histoire.

Le livre qui en résulte sort début juin 2020 chez le Castor Astral et offre une plongée musicale et sociologique dans le Bordeaux de l'époque, sale, sombre et carrément glauque, dans lequel une poignée de branleurs vont mettre une zone infernale pour ne pas y mourir d'ennui.

Dans ce podcast, on parle de tout ça, du livre et de l'époque en compagnie d'Éric Ferrer, bassiste de Camera et de Patrick Scarzello.

On trouve les deux albums de CAMERA SILENS ICI.